Les abeilles à miel sont des abeilles sauvages avant d’être domestiques

Catégories : Conseils , Faune

Crédit Photo : Eric Tournerel © extrait du livre "L'abeille à miel", éditions Biotope 2020

Le déclin des colonies d’abeilles

Depuis plusieurs décennies, on constate une mortalité des colonies estimée année après année à environ 30% du cheptel. Les causes de cette mortalité sont multiples : virus et agents pathogènes, acariens (Varroa destructor), champignons pathogènes (Nosema ceranae), perte d’habitats naturels et de ressources alimentaires en lien avec la banalisation des paysages agricoles et, bien évidemment, l’usage récurrent et toujours croissant de traitements phytosanitaires.

Récemment, l’usage des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave (autorisé jusqu’en 2023) fait suite à des années de combat mené par les apiculteurs qui avaient obtenu l’interdiction en France de cette famille de produits en 2018.

Ce déclin est alarmant car il ne concerne pas seulement les colonies d’abeilles domestiques, mais l’ensemble des pollinisateurs pour lesquels les données quantitatives font défaut. Il est à parier que les chiffres seraient tout aussi élevés si des suivis quantitatifs étaient réalisés sur les papillons, les abeilles sauvages, etc...

Pourquoi un ouvrage sur les colonies sauvages des abeilles à miel ?

abeille en gros plan dans la ruche Crédit Photo : Eric Tournerel ©
extrait du livre "L'abeille à miel", éditions Biotope 2020

Avant d’être « domestiquée » par les apiculteurs, l’abeille à miel est avant tout une espèce d’abeille sauvage présente dans toutes les forêts d’Europe occidentale. A ce titre, elle fait partie de notre faune sauvage et mérite qu’on s’y intéresse en tant que patrimoine naturel. Au-delà, les souches sauvages présentent une valeur inestimable pour l’avenir de l’espèce en tant que réservoir de diversité génétique (voir à ce titre le travail mené par les Conservatoires d’Abeille noire, www.abeille-noire.org).


S’appuyant sur les dernières avancées scientifiques ainsi que sur les résultats de ses 40 années de recherche sur le terrain, Thomas D. Seeley examine les modes de vie adoptés par les colonies quand celles-ci ne sont pas contraintes par l’homme pour en tirer des enseignements.

L’observation des colonies sauvages, source d’inspiration pour améliorer les pratiques de l’apiculture

Livre L'abeille à miel

Ça m'intéresse...

L’Homme pratique l’apiculture depuis des millénaires, et pourtant ce n'est que depuis quelques décennies que les biologistes étudient la vie des abeilles à l'état sauvage. Des milliers d’ouvrages ont été écrits sur l’abeille et l’apiculture, mais rarement sur la vie d’Apis mellifera à l’état naturel. L’ouvrage de Thomas D. Seeley invite le lecteur à découvrir l’abeille dans un environnement différent de celui que nous connaissons habituellement : en pleine nature et sans intervention de l’homme. L’auteur met en lumière les stratégies adaptatives développées par l’abeille à miel à ses conditions de vie, à ses parasites et ses pathogènes, stratégies souvent entravées par les pratiques de l’apiculture conventionnelle.

Ces stratégies ont permis à l’espèce d’évoluer avec réussite dans son environnement, colonisant l’ensemble de l’ancien monde (Europe et Afrique) depuis l’Asie d’où elle est originaire, et de se propager à toute l’Amérique depuis qu’elle y a été introduite par l’homme au XVIème siècle.


Thomas D. Seeley dresse la liste des différences importantes entre les conditions de vie des colonies sauvages et celles que leurs offrent une ruche de production. Fort de ce constat il présente sa vision d’une apiculture « darwinienne », basée sur une liste de 14 suggestions destinées aux apiculteurs afin qu’ils revoient leurs pratiques en vue d’offrir une vie meilleure, moins stressante et plus saine, à leurs petites partenaires à six pattes.

L’auteur et le photographe

Portrait Thomas Sheeley

Professeur au département de Neurobiologie et Science du comportement de l’université Cornell, à Ithaca, dans l’Etat de New York, Thomas D. Seeley est l’auteur de nombreux articles et ouvrages consacrées à l’étude des abeilles. En reconnaissance de ses travaux scientifiques, il a reçu le prix Alexander von Humboldt du meilleur scientifique américain, ainsi qu’une bourse Guggenheim, et une médaille d'or d'Apimondia pour son livre The Wisdom of the Hive. Il a également été élu membre de la Animal Behavior Society et de l'Académie américaine des arts et des sciences. L’étendue et l’importance de ses travaux lui ont valu de voir une espèce d’abeilles porter son nom (Neocorynurella seeleyi). En 2010, l’un de ses ouvrages, La démocratie chez les abeilles a reçu le prix « Book of the Year in Non fiction, Science and Environment » du Financial Times.
Photographe indépendant depuis 1989, Éric Tourneret est aujourd’hui internationalement reconnu comme Le « photographe des abeilles ». Après avoir parcouru le monde pendant quinze ans, sensibilisé à la disparition des abeilles par la lutte des apiculteurs français pour l’interdiction des insecticides systémiques, il entame en 2004 un travail de fond sur l’apiculture en s’immergeant dans la vie de la ruche. Exposées à l’Orangerie du Sénat en 2006, ses photographies novatrices sont rassemblées dans un premier ouvrage, Le Peuple des abeilles. En 2007, il élargit ses investigations à l’international avec une série de reportages sur la relation des hommes aux abeilles, de la cueillette la plus archaïque à l’apiculture industrielle et commerciale, du Népal au Cameroun en passant par la Russie, l’Argentine, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, les USA ou encore la Roumanie… Son travail est édité en 2009 sous le titre Cueilleurs de miel.



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